- maupiteux
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⇒MAUPITEUX, -EUSE, adj.A. — Vx. Qui est sans pitié. (Dict. XIXe et XXe s.).B. — Vieilli. Qui inspire la pitié. Synon. misérable. Sur ses trottoirs en pente, elle [la rue Lepic] retenait, entre les étalages et les voitures des revendeuses, des passants maupiteux et las (CARCO, Jésus-la-Caille, 1914, p.38).— Loc. fam. Faire le maupiteux. Affecter la misère pour exciter la pitié. Il est à son aise, cependant il fait le Maupiteux (MERCIER Néol. 1801, p.117).REM. Maupiteusement, adv. Misérablement. Va où sont les yeux qu'on arrache, la tête qu'on fait sauter (...), les membres qu'on mutile, la lapidation, et hurlent très maupiteusement ceux-là qu'on a fichés sur le pal! (CLAUDEL, Euménides, 1920, I, p.955).Prononc. et Orth.:[mopitø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1511 malpiteux «cruel, impitoyable» (LEMAIRE DE BELGES, Schismes et Conciles, 3e part., III, 320 ds HUG.); 1538 maupiteux (EST. d'apr. FEW t.8, p.443a); 2. 1640 contrefaire le maupiteux «faire semblant d'être dans la misère» (OUDIN Curiositez); 1694 (Ac.: Ce mot signifioit autrefois Cruel, impitoyable: mais presentement il n'a plus d'usage en ce sens; et on ne s'en sert guere que dans cette phrase, Faire le mau-piteux, qui signifie, Faire le miserable, se plaindre...). Comp. de mal et de piteux, parallèlement à impiteux (1482, GDF.) et impiteusement (début XVIe s., ibid.). Bbg. LEW. 1968, p.147, 175.maupiteux, euse [mopitø, øz] adj.ÉTYM. 1538; de 2. mal, et piteux. Vx (ou archaïsme littéraire).❖1 Sans pitié, cruel.2 Malheureux, misérable. — N. || Faire le maupiteux : faire semblant d'être dans la misère, se plaindre sans motif.0 La rue Lepic grouillait d'un piétinement serré. Sur des trottoirs en pente, elle retenait (…) des passants maupiteux et las (…)Francis Carco, Jésus-la-Caille, I, IV.
Encyclopédie Universelle. 2012.